Chateau Queyras domine le Guil qui gronde ou babille au fond de la gorge en fonction des jours. Citadelle perchée, elle ne se laisse pénétrer qu’après le franchissement de quatre pont-levis.
Devant toi, des murs épais où dominent les horizontales, canonnières, échauguettes, angles aigus : voici l’œuvre de Vauban, le maître de la fortification bastionnée missionné en 1692 par Louis XIV pour fortifier le château médiéval.
A droite, les hautes silhouettes du donjon et des tours rondes racontent le Moyen Age. C’est cela Fort Queyras : une harmonieuse combinaison entre un château du XIIIe siècle et une forteresse Vauban. Augmenté au fil des siècles d’une poudrière, de batteries casematées et de casernes, le vaste fort est un belvédère sur la vallée du Guil.




Huit siècles d’histoire des Alpes
Dans la première moitié du XIIIe siècle, le Dauphin, souverain du Dauphiné, fait construire le château de Queyras, siège de son pouvoir dans la vallée. En ces murs, imagine le châtelain, fonctionnaire qui lève les impôts, emprisonne les criminels et commande les soldats.
Après la cession du Dauphiné à la France, la citadelle conserve sa fonction militaire.
Le château cède devant l’ennemi une seule fois. En 1587, pendant les Guerres de religion, il est pris par Lesdiguières, chef des protestants dauphinois.
Lorsqu’en 1692 le Duc de Savoie envahit la région, Louis XIV ordonne à Vauban de faire du château un fort moderne doté de bastions, fossés, demi-lune. Pourvu de nouvelles défenses aux siècles suivants, le fort abrite des chasseurs alpins qui favorisent les débuts du ski en Queyras. En 1940, ils vainquent l’ennemi italien au-dessus d’Abriès. Désarmé, Fort-Queyras est revendu à un premier propriétaire privé en 1955, qui le restaure et l’ouvre à la visite.