Au cœur de la Réserve nationale
Du sel pour une randoLes tunnels sont rarement des objectifs en soi. Celui-là l’est. Au bout du bout du haut-Guil, à 2 900 mètres, il va te falloir t’armer de godillots et d’un courage de contrebandier pour aller le découvrir. A 4 bonnes heures de marche du dernier parking, la Roche Ecroulée, tu remonteras au cœur de la Réserve Nationale de Ristolas – Mont Viso. Nos ancêtres, plus exactement Ludovic II, le marquis de Saluzzo, fit percer ce fascinant ouvrage en 1480 pour ouvrir une nouvelle voie commerciale, réduisant les frais de douane qui le « ruinaient » dus au commerce de sel.
Maintes fois éboulé, il a été reconstruit en 2014 et c’est depuis, que, muni de frontale et de curiosité, il est un passage clé sur le Tour du Viso et pour l’Italie !
Un ouvrage…
… au fascinant passéCe qui, au XVème siècle gênait les convois muletiers, c’étaient les cent derniers mètres du col de la Traversette, côté Pô : raides et exposés à des barres rocheuses sur un névé tardif. En 1479, avec la bénédiction de Louis XI, roi de France et du Dauphiné, le marquis Ludovic II donne l’ordre de percer la falaise à la barre à mine sur une soixantaine de mètres de long. Juste assez large et haut pour faire passer un âne bâté et un homme courbé, le Pertuis du Viso a un léger penchant vers l’italie (-12%) et un passé chargé. Il a vu passer des corps d’armée, des contrebandiers et toutes sortes d’énergumènes. Il est même devenu le théâtre de romans noirs. Aujourd’hui, son entrée lourdement enneigée par l’hiver est dégagée en début d’été par les équipes du refuge du Viso et de la Réserve.