Refuge Agnel Pema 29Refuge Agnel Pema 29
©Refuge Agnel Pema 29

MA PREMIERE NUIT EN REFUGE

Mon port d’altitude

« Refuge » ! Si Roland Barthes avait écrit ses « Mythologies » en montagne, il n’aurait pas manqué de l’y mettre. Car, il n’est pas nécessité de se réfugier pour entrer dans un refuge, y casser la croûte ou y passer la nuit. C’est juste un petit monde accueillant, avec ses codes, dont il faut, un jour, aller pousser la porte.

Le relai de tes découvertes d’altitude

Le refuge de nos meilleurs souvenirs

Dans la montagne, d’une immensité qui peut te paraitre un peu vertigineuse, le refuge est ton phare. L’îlot de chaleur et d’hospitalité qui te permettra de recharger les batteries. Toujours placé en un lieu stratégique, que ce soit sur une randonnée de plusieurs jours ou devant un panorama exceptionnel, tu y trouveras une équipe pour donner à ta journée d’altitude un second souffle.

Se délasser sur une terrasse ensoleillée, regarder à la jumelle les chamois s’ébattre au loin, partager les petites aventures d’un jour, siroter doucement une tisane de fleurs sauvages et déguster la tarte aux myrtilles forcément délicieuse après l’effort… Si tu ne l’as jamais fait, alors, il faut que tu essayes un des 10 refuges du Guillestrois ou du Queyras.

Situés entre 5 minutes et 3 heures de marche, ils ont donné le goût de la montagne à pas mal de gosses. Poses-y ton sac et ta fatigue, le gardien t’accueillera, capitaine pour quelques heures de ton navire à l’escale. Souffle. Décapsule une bière du coin. Ta première nuit en refuge commence.

Tout le monde grandit

Un univers à part

Souvent conçus comme escales sur le tour du Queyras et ses variantes, les refuges du pays sont surtout utilisés par les randonneurs en itinérance. Doux cocon dans une montagne qui s’éteint pour la nuit, ils se goutent néanmoins sans justificatif. Et pourquoi pas juste pour monter y dormir. Du chalet rustique à la grande masure, leur dénominateur commun est leur gardien. Ravitaillé (parfois) par hélicoptère, son leitmotiv est l’organisation, la réservation ton sésame. L’hôte d’altitude fixe le menu et l’heure des repas, t’attribue ta couchette dans un dortoir qui, grand ou petit, reste collectif. Tu dineras avec des PDG, des ouvriers et personne ne se la pète. Ce qu’on partage ce sont rires et souvenirs. Tes enfants, souvent rincés, avaleront la soupe sans mot-dire. Au refuge, tu vois, tout le monde grandit.

Zoom sur …

le métier de gardien

Hôtelier, restaurateur, gestionnaire, plombier, électricien, porteur, montagnard… Le gardien est un couteau-suisse de l’accueil ! Il y a même une formation officielle depuis peu pour ce métier atypique et polymorphe. Journées intenses, nuits courtes et siestes décalées font du gardien un être très très sensible à la politesse et à l’attention de ses clients. Surtout que c’est lui qui va te recoudre ou déclencher les secours en cas d’urgence…

FAQ

les règles de bonne conduite en refuge

Navire d’altitude, le refuge est un monde clôt aux places et ressources limitées. Quelques règles de bon sens et de bonne conduite s’appliquent pour que chacun profite d’une nuit réparatrice et que le gardien du phare puisse travailler joyeusement (en toute quiétude).

  • Je réserve !

    Les places sont limitées, l’intendance difficile. Le gardien a absolument besoin de savoir combien de convives il reçoit chaque soir. Y compris pour pouvoir se permettre d’accueillir les égarés sous l’orage imprévu…

    Si je m’y prends à la dernière minute, je dois m’attendre à ce que le refuge affiche “complet”. Si j’annule, je préviens le plus tôt possible pour laisser la place à d’autres…

  • Je me déchausse en entrant

    L’entrée au refuge se fait en chaussons, fournis par le gardien. Sinon, l’équipe du refuge passe sa journée à nettoyer. Des paniers sont à ta disposition pour déballer tes affaires et éviter de tout éparpiller dans les salles et ton dortoir.

  • Je me présente au gardien

    Celui-ci doit savoir qui est arrivé et ne l’est pas. Pour des raisons d’organisation, mais aussi pour des raisons de sécurité en montagne. Souvent il note d’où tu viens et où tu vas. Si c’est un refuge du Club Alpin Français, il te demande ta carte, qui offre une grosse réduction sur la nuitée.

  • Je m'attends à un confort très variable

    Selon l’isolement et l’histoire de l’établissement, des éléments objectifs de confort, comme la douche chaude, de petits dortoirs, etc. peuvent-être ou non présents. Ce n’est en aucun cas la faute du gardien qui fait “avec” les ressources d’altitude. Charger un téléphone, par exemple, n’est pas un dû quand l’électricité vient entièrement du solaire. C’est aussi le moment salutaire de “la mettre en veilleuse”.

  • Le menu est unique

    On n’est pas au restau, il n’y a pas de carte. Le cuistot prévoit un repas roboratif unique. En cas d’intolérance alimentaire, il faudra avoir prévenu à l’avance, dès sa réservation par exemple. En général, on débarrasse et nettoie sa table, mais on ne lave pas la vaisselle. On peut toujours proposer cela dit, ce qui ouvre les portes de la cuisine, parfois sur de savoureux ragots des cimes, voire un petit génépi !

  • La demi-pension n'est pas obligatoire

    La formule “hors-sac” est généralement autorisée, c’est une tradition, renseignes-toi à l’avance si tu veux faire ta popotte.

  • 22 heures extinction des feux !

    Sauf soirée exceptionnelle prévue à l’avance par le gardien. Les clients du refuge se couchent et se lèvent tôt entre deux longues journées en montagne. Si tu veux veiller, il faut le faire avec une totale discrétion. On utilise une lampe de poche ou frontale dont la fonction lumière rouge est parfaite. Au matin, je plie ma couette ou ma couverture.

  • Je ne laisse pas mes poubelles au refuge ! 

    Celles-ci seraient redescendues par hélicoptère, bonjour le bilan carbone. Je peux aussi proposer au gardien de lui descendre quelques déchets si je retourne directement en vallée peu chargé-e.

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