Gravel : L’aventure de l’itinérance en Gravel

L’envie de monter là-haut, de retrouver la solitude me donne des ailes : je suis l’évadé des hauteurs. Je me libère totalement avec mon Gravel qui illustre cette soif de grands espaces. Pour cette randonnée solitaire, j’ai choisi le refuge de La Blanche, situé au-delà de Saint-Véran, vers la Tête des Toilies, à 2500 m d’altitude.

Jour 1
1 - Aiguilles
Partir en itinérance, c’est rouler autrement. Le sentiment d’être autonome et libre de toute contrainte est une réalité puisque l’on porte avec soi le strict nécessaire pour aller plus loin. Pour ces deux jours, une sacoche de selle et une au guidon me suffisent.

2 – Le pont
Je pars d’assez bas, là où le Guil donne toute sa furie et traverse ce torrent impétueux par le « pont » (1450 m) en contrebas d’Aiguilles.

3 – Prats Haut
Depuis l’ancien front de neige, je prends un chemin forestier large et bien damé qui m’emmène jusqu’à « Prats Haut » (1780 m), un village qui a, à l’époque, régulièrement souffert des avalanches.

4 – Pierre Grosse
Je poursuis ma route jusqu’à « Pierre Grosse » (1915 m). Le cheminement est agréable, me faisant passer par tous les étages alpins, des dernières zones forestières aux alpages.

5 – La route du col Agnel
Je poursuis dans la ruelle principale du village pour aboutir sur la route du col Agnel. Je roule sur une voie qui a été construite bien tard, en 1973. Elle a remplacé un chemin ancestral que les hommes ont emprunté durant des siècles.

6 – Le Coin
La route à l’approche « Du Coin » (1970 m) s’élève au travers des alpages fleuris. Elle dessine ses lacets et me mène à Fontgillarde.

7 – Fontgillarde
Il est l’un des villages les plus reculés du Queyras et également des plus hauts.

8- Pont de Lariane
Au « pont de Lariane » (2020 m), je quitte la route pour traverser l’Aigue Agnelle : l’itinéraire bascule cette fois sur l’autre versant qui longe le torrent en empruntant une chemin bien large et lisse.

9 – Chalet des Amoureux
Au « Chalet des Amoureux » (1960 m), il m’est loisible de prendre un rafraichissement avant de poursuivre mon voyage vers le plus haut village d’Europe, Saint-Véran.

10 – Saint Véran- l’oratoire de Saint-Luce
Je traverse tout le village, désormais interdit à toute circulation automobile. La route s’arrête à « l’oratoire de Saint-Luce » (2040 m), le saint patron des bergers. Seuls désormais seront autorisés les vélos à poursuivre la route.

11 – Chapelle de Clausis
Dans l’ascension vers la « chapelle de Clausis » (2399 m), mon empreinte est minime sur la montagne du Queyras. Au fil du jour, je m’immerge dans le décor. Plus j’avance, plus je me rends compte que ce lieu est sauvage.

12 – La Moutière
Je roule sur un chemin qu’empruntaient les montagnards afin de commercer vers le sud et qui sillonne à présent la plaine d’altitude de la « Moutière » (2438 m).

13 – Refuge de la Blanche
Enfin, sur la gauche, le refuge la Blanche et le lac éponyme apparaissent. J’y entre, le chalet est douillet et charmeur. En refuge, on réapprend à gouter à cette joie de la simplicité. Et à s’approprier ces bonheurs simples, l’écriture ou le dessin. Le soir me comble avec cette ambiance calfeutrée où je déguste un plat de charcuterie et de fromage du Queyras. Autour de la table, les randonneurs parlent de leur sentier, les vététistes de leur trace et tous honorent la montagne. Le refuge est un îlot d’humanité au milieu d’un océan de roches de granit, de grès et de neige. Elle enchante les âmes et rassemble le cœur des hommes.

Jour 2
1 – Refuge de la Blanche
Le lendemain, je quitte le refuge en y laissant un peu de regret. Qu’il était doux… de ne rien faire, de savourer cet instant présent et d’écouter le bruit de la montagne, assis devant ce spectacle originel de notre monde…. Le retour vers Aiguilles va s’effectuer dans une ambiance de fin de voyage, l’esprit habité d’images apaisantes.

2 – La Chalp
Peu après Saint-Véran, j’emprunte le sentier en balcon le long de l’Aigue Blanche menant vers « la Chalp » (1768 m), le corps est fatigué et l’âme en paix.

3 – La Rua
De La Chalp, j’emprunte la seule route qui aboutit à celle provenant du col Agnel. J’effectue une petite incursion dans la Rua et poursuis la descente.

4 – Château-Ville-Vieille
La route du col Agnel rejoint la vallée du Guil. Un pont et me voilà au rond-point où je m’arrête pour profiter d’un bon café et d’un croissant à la boulangerie.

5 – Aiguilles
Il me suffit maintenant de prendre la D 947 qui remonte le Guil jusqu’à Aiguilles, marquant la fin de cette itinérance. Le Queyras m’a donné beaucoup : sa diversité, son authenticité, son caractère sauvage. Arrivé à Aiguilles, heureux comme Ulysse, je reviens de ce beau voyage au cœur de la belle montagne le cœur léger.

Après la nuitée au refuge (pensez à réserver en saison, du 10 juin au 30 septembre et du 15 décembre au 10 avril), on redescendra par le même itinéraire jusque Saint-Véran où l’on empruntera ensuite, le plus simplement du monde, la route vers Ville-Vieille. Au rond-point, on remontera cool vers Aiguilles.
Avant de partir sur ces deux jours de randonnées, pour la période estivale renseignez-vous sur les risques d’orages, se déclarant souvent au mois d’août, les fins d’après-midi.

Afficher moins