Gravel : La farandole des villages

D’Aiguilles, chemin faisant, apparaissent sur le versant les villages oubliés de Prats-Haut et Prats-Bas qui sont les plus ensoleillés du Queyras. Ils annoncent les autres hameaux de Molines-en-Queyras, remarquablement conservés.

1 - Aiguilles
A la sortie d’Aiguilles, je longe les rives du Guil où partaient les touristes vers les champs de ski. Mais la grande période du sport d’hiver n’est plus : suite à l’absence répétée de neige et du déficit de leurs exploitations, les téléskis de Peynin ont été démonté en 2022 : serais-je à l’aube d’une nouvelle époque ?

2 – La forêt de Chanteloube
A l’orée du front de neige, j’entre dans la « forêt de Chanteloube » (1500 m). La piste est bien tracée : la progression est rapide et me mène sur la petite route menant vers Prats Bas et Prats Hauts. Lors des grands épisodes neigeux, les deux villages ont souffert des avalanches qui les ont régulièrement ravagés.

3 – Les villages de Gaudissart et Molines
Plus loin, j’aperçois « Gaudissart » (1808 m) : une étymologie qui provient du bois essarté. Les hommes taillaient dans la forêt des essarts, ces clairières ont l’on pouvait cultiver. Aux alentours de la Gardiole, la forêt a disparu et a fait place à de grands alpages : le foin a toujours été une source primordiale pour les Queyrassins quand il fallait nourrir pendant près de sept mois le bétail confiné dans les granges.

4 – Molines en Queyras
Dans la descente, je traverse « Molines-en-Queyras » (1778 m) où trône le four banal de Serre remarquablement conservé. Il complète l’harmonie architecturale du village fait de fuste et de caset (aile en pierre), tout comme « La Rua » (1678 m) qui a bénéficié d’un contournement de la route du col Agnel. La descente est entamée, rapide : sur la gauche se détache une demoiselle coiffée ou cheminée des fées. Ce « Boromé » - littéralement « homme puissant » - comme était appelé autrefois cette grande colonne naturelle, est le résultat de l’érosion d’une ancienne moraine où le poids des plus gros rochers ont tassé la terre.

5 - Ville-Vieille
En descendant la route, j’aboutis à « Ville-Vieille » (1380 m) qui paya un lourd tribut lors de la crue dévastatrice du Guil en 1957. Une partie du village fut emportée par les eaux et les maisons ont été inondées. Dans le Queyras, chaque village a sa propre histoire, façonnée par cette montagne qui vit et respire. En fin de balade, le retour à Aiguilles s’effectue tranquillement par la route principale.

Pensez à vous arrêter à la boulangerie de Molines-en-Queyras ou à celle située au rond-point de Château Ville-Vielle, toutes deux un délice !
En saison, la couverture de la canopée de la forêt de Chanteloube vous protégera du soleil. Avec son altitude moins conséquente, cette randonnée pourra être bouclée bien plus tard en basse saison.

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